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À l’occasion des Journées des plantes organisées ce week-end dans ce village juché sur la falaise, près de Dieppe, cinq jardins d’exception sont ouverts au public. Visite guidée

Crédit : Par Marc Mennessier
Publié le 24 octobre 2019 à 11:26, mis à jour le 24 octobre 2019 à 11:26[/reda_header][/vc_column_inner][/vc_row_inner][vc_row_inner css= ».vc_custom_1492066021526{margin-top: 60px !important;} »][vc_column_inner][vc_column_text css= ».vc_custom_1572361813836{margin-right: 60px !important;} »]

Le Bois des Moutiers, le Vasterival, le Bois de Morville, l’Étang de Launay… Une telle concentration de jardins remarquables dans un aussi petit périmètre est probablement unique en France. Et quels jardins! Surgis de ronciers impénétrables, grâce à la volonté et au talent d’hommes et de femmes d’exception, ces tableaux vivants, d’une richesse botanique à couper le souffle, ont fait la réputation de Varengeville-sur-Mer.

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L’histoire commence en 1898 quand Guillaume Mallet et son épouse créent, avec l’aide de la paysagiste anglaise Gertrude Jekyll, ce qui deviendra, après des années de labeur – qualifiées par l’une de leurs descendantes de «travaux forcés du paradis»- le fameux Bois des Moutiers. Située à deux pas de Dieppe, alors première cité balnéaire de France, Varengeville devient, sous l’impulsion des Mallet, le lieu où convergent des peintres comme Braque, Miro ou Calder, des écrivains (Gide, Cocteau…) et des musiciens célèbres (Saint-Saëns, Debussy, Satie…).

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«Jardin de quatre saisons»

«Mais c’est la princesse Greta Sturdza qui, à partir des années 1950, va faire de Varengeville le village de jardiniers qu’il est aujourd’hui, en transmettant le virus à toute une génération de paysagistes, comme Louis Benech ou Pascal Cribier», explique Blandine Kirchner, membre de l’association Patrimoine et environnement de Varengeville. «C’était une jardinière hors pair, qui a importé en France le concept du jardin de quatre saisons, beau toute l’année, grâce notamment aux écorces et aux floraisons hivernales», ajoute Jean-Louis Dantec, créateur du jardin de l’Étang de Launay. La géographie particulière de Varengeville, qui s’étire sur des kilomètres le long de la falaise, de valleuse en valleuse, avec des perspectives somptueuses sur la mer, à la fois omniprésente et, le plus souvent, invisible, a fait le reste. Sans oublier l’épaisse couche d’argile nourricière et la douceur du climat propice aux essences exotiques qui s’y acclimatent sans peine.

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Les 5es Journées des plantes de Varengeville, organisées ce week-end par l’association Patrimoine et environnement, où une vingtaine de pépiniéristes de talents exposeront des plantes rares et de qualité, seront l’occasion de découvrir cinq des quinze jardins exceptionnels recensés sur la commune dont certains sont d’ordinaire fermés au public. Nous les avons visités.

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L’Étang de Launay, proche de la perfection

C’est ce qu’on appelle l’«effet waouh». Après avoir arpenté une cinquantaine de mètres de pelouse bordée d’un mur de rhododendronset de magnolias gigantesques, le visiteur découvre, presque par surprise, l’extraordinaire tableau paysager que Jean-Louis Dantec a mis près de vingt ans à composer. Un vallon planté d’une multitude d’arbres et d’arbustes venus des quatre coins de la planète, que l’automne commence à parer de jaune et de roux, et au fond duquel se lovent trois étangs bordés de gunneras, de taxodiums ou d’érables japonais écarlates. Entre 6 000 et 7 000 espèces végétales (quand on aime on ne compte pas…), dont certains spécimens rares, peuplent ce domaine de 6 hectares d’une beauté rare, proche de la perfection. «Quand je suis arrivé ici, en 1990, il n’y avait rien, ni arbres ni étangs, juste une pâture et des marécages», explique cet ancien antiquaire parisien, initié à l’art du jardin par la princesse Sturdza (1914-2009). On a peine à y croire et pourtant… «Il faut se projeter», poursuit-il en désignant un jeune bouleau de Chine de l’espèce Betula albosinensis septentrionalis Aubonne: «Au début, ces arbres ne ressemblent à rien, ils sont moches. Mais quand ils ont grandi et que leur écorce vire à l’automne du blanc au rose, c’est glorieux.» Le jardin est l’école de la patience. Avec le paradis au bout.

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Les 5es Journées des plantes de Varengeville, organisées ce week-end par l’association Patrimoine et environnement, où une vingtaine de pépiniéristes de talents exposeront des plantes rares et de qualité, seront l’occasion de découvrir cinq des quinze jardins exceptionnels recensés sur la commune dont certains sont d’ordinaire fermés au public. Nous les avons visités.

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Le Bois de Morville, l’âme de Pascal Cribier

Quatre ans après le décès de son créateur, le jardin façonné par Pascal Cribier (1953-2015) dans cette élégante valleuse a gardé tout son éclat. On y retrouve l’audace et surtout l’œil exceptionnel de ce paysagiste hors norme, passé maître dans l’art d’associer les couleurs et de donner aux végétaux, même les plus imposants, la forme qui correspondait à sa vision. À l’exemple de ce chêne centenaire taillé en boule jusqu’au sol dans l’amphithéâtre de verdure. Outre la grâce qu’elle dégage, cette technique de taille, dite en «jupe basse», qui est l’une des signatures du Bois de Morville, permet de conserver l’humidité et de simplifier le travail des jardiniers. Tout au long du parcours, camélias, chênes verts, azalées occidentales forment des écrans végétaux destinés à cacher jusqu’au bout la célèbre vue du Bois de Morville. À l’inverse de l’Étang de Launay, où le choc est immédiat, le clou de la visite est cet instant magique où l’on découvre, à l’issue de la promenade, au travers de l’immense baie vitrée de la maison, le vallon arboré, bordé de rhododendrons et de stewartias, qui ondoie vers la mer visible à travers l’échancrure que Pascal Cribier a lui-même découpée dans les frondaisons. Le grand œuvre d’un grand homme.

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Le jardin du Vasterival, le joyau de la princesse

Lorsqu’elle acquiert, en 1955, quelques hectares de bois et de marécages, à cheval entre Varengeville et la commune voisine de Sainte-Marguerite, la princesse Greta Sturdza a la «ferme intention d’y créer un jardin beau et intéressant toute l’année». Elle en fera un fabuleux terrain d’expérimentation qui révolutionnera la pratique du jardinage en France. Taille en transparence pour faire pénétrer la lumière, jardins en étage où les grands arbres protègent la strate inférieure du soleil, du vent et des embruns, expérimentations de plantes nouvelles, mulching (ou paillage): autant de techniques quasiment inconnues à l’époque dans notre pays. «Cela fait soixante ans que nous faisons de la permaculture au Vasterival», ironise Dominique Cousin, le chef jardinier qui veille sur ce joyau en compagnie de Didier Willery, responsable des collections. À commencer par celle de rhododendrons, qui compte près de 800 espèces et cultivars. Sans oublier les camélias, les magnolias et les azalées. Au détour d’une allée engazonnée, le vallon, autrefois si couvert de ronces que la princesse croyait avoir acheté un terrain plat, dégage, en toutes saisons, une harmonie de couleurs et de textures exceptionnelles. Un modèle du genre.

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Le Bois des Moutiers, l’ancrage historique

Jardin emblématique de Varengeville, le Bois des Moutiers, a fêté l’an dernier ses 120 ans. L’âge de la plénitude pour ce domaine paysager divisé en deux parties: le jardin anglais de 4 hectares et ses célèbres mixed-borders, dessiné par Gertrude Jekyll, autour de la maison, et un parc naturel de 8 hectares composé d’arbres majestueux et de «mers de rhododendrons» où l’alternance de conifères et de feuillus fait varier les couleurs au fil des saisons. «La nature a choisi l’emplacement des végétaux», explique Antoine Bouchayer, dont les grands-parents, Guillaume et Adelaïde Mallet, adeptes de la théosophie, ont procédé «à des semis de hasard». Ce jardin «habité», classé monument historique en 1975 avant d’obtenir le label «Jardin remarquable» en 2004, a été aussi le premier domaine privé à ouvrir ses portes au public en 1970. Récemment cédé à Jérôme et Sophie Seydoux, le Bois des Moutiers sera fermé pendant deux ans à partir de la mi-novembre pour cause de travaux. Mais les nouveaux propriétaires se sont engagés à le rouvrir ensuite. Les Journées des plantes de Varengeville sont l’occasion de le visiter une dernière fois avant cette longue parenthèse.

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Le jardin d’Alexandre, un paradis en gestation

Un jardin est le contraire d’une maison. Si la seconde n’est jamais aussi belle que le jour de la remise des clés, le premier est une œuvre en devenir dont la beauté n’apparaît qu’au bout d’un temps plus ou moins long. Celui d’Alexandre Anagnostides, à Varengeville, n’a que deux ans. Mais on devine déjà tout son potentiel. «C’est assez ingrat au début»,reconnaît ce trentenaire, cadre financier dans une entreprise de la région, qui met toute son énergie et… ses économies dans l’aventure. Récemment, il a dû investir 13 000 euros dans une clôture pour empêcher sangliers et chevreuils d’abîmer les 2 000 jeunes arbres plantés l’an passé. La cuisine qu’il comptait installer dans sa nouvelle maison – «couleur bois pour qu’elle se fonde mieux dans le jardin» -attendra… Pour drainer les 3 hectares de pâture et de marécages qu’il est en train d’aménager, Alexandre a créé sept petits bassins et profilé le terrain pour obtenir de jolies perspectives. Jean-Louis Dantec, qui le conseille, est fier de son poulain: «Il y a trente ans, l’Étang de Launay en était au même stade», confie-t-il, heureux de voir que l’art des jardins se perpétue à Varengeville.

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Le programme des visites

Les visites guidées auront lieu samedi 26 octobre à 15 heures et dimanche 27 octobre à 10 heures (Bois de Morville, Étang de Launay, Bois des Moutiers, Jardin bleu, Jardin d’Alexandre).
Il est indispensable de s’inscrire au préalable (sauf pour le Bois des Moutiers), chaque jour, dès 9 heures place de la Mairie. Attention: le nombre de places est limité.

Les visites du Vasterival auront lieu samedi uniquement (horaires
sur vasterival.fr).

Tarifs: de 15 à 28 € par personne.
Contact: assoprotection.varengeville@gmail.com[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_row_inner css= ».vc_custom_1492066021526{margin-top: 60px !important;} »][vc_column_inner][/vc_column_inner][/vc_row_inner][/vc_column][/vc_row]